Africat Foundation

Fondée en 1991, la fondation AfriCat est basée dans la réserve naturelle d’Okonjima. Africat est organisation à but non lucratif qui travaille à la préservation dans leur milieu naturel de prédateurs en danger.

Okonjima étant une réserve naturelle fermée, l’un des volets de la recherche consiste à comprendre l’écologie des léopards et des hyènes brunes qui y vivent, dans le but d’élaborer des lignes directrices pour la gestion durable de ces espèces dans les réserves.

Un séjour à Okonjima offre de bonnes chances d’observer des léopards sauvages dans leur habitat naturel lors d’un « leopard tracking ».

Le programme de recherche s’étend sur trois décennies et ses résultats ont permis de mieux comprendre le comportement des léopards et d’offrir un pronostic optimiste pour un avenir durable de l’espèce.

Africat développe actuellement 3 projets de recherche.

Le Leopard Project porte sur les relations inter- et intraspécifiques entre les espèces de carnivores dans la réserve – le léopard et la hyène brune.
Les interactions entre prédateurs sont étudiées à l’aide de la télémétrie VHF, de colliers GPS et de pièges photographiques. L’étude évalue la taille des domaines vitaux et des territoires des individus au sein de la réserve, ainsi que leur relation avec ceux des autres prédateurs.

Le projet de recherche sur la hyène brune a pour objectif l’observation des hyènes brunes, la collecte des données et leur analyse afin de formuler des recommandations aux fermiers.

La réserve naturelle d’Okonjima abrite également un programme de recherche sur le pangolin de Temminck. Il s’agit de l’une des huit espèces de pangolins au monde, toutes classées comme vulnérables ou en danger par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).
Nous avons eu le privilège de suivre une jeune femelle de 7 mois, équipée d’une balise, à l’aide d’un ranger spécialisé. Cette activité proposée par Okonjima Bush Camp (2200 NAD par personne) contribue au financement des recherches.
L’observation se fait avec une lumière rouge, j’ai donc choisi le noir et blanc pour les photos.

AfriCat a compris la nécessité de mettre l’accent sur l’éducation et la nécessité d’entraîner l’adhésion des habitants de la région. Nous avons visité ses installations (un petit musée, la clinique).

La rencontre avec les 6 guépards nous a permis de comprendre les difficultés rencontrées pour réintroduire des animaux dans la nature. Nous avons visité l’enclos de Spitfire, un guépard mâle de 15 ans. Arrivé tout petit à Okonjima avec ses 3 frères, il était orphelin de mère.
Le protocole impose un minimum de contact humain. La nourriture est placée hors de la vue des animaux dans de petits enclos, auxquel ils ont ensuite accès. Il n’y a donc pas d’association en nourriture et humain.

Cela a permis de relacher Spitfire et ses frères dans la réserve d’Okonjima, l’instinct de chasseur leur a permis de se nourrir. Mais l’éducation de la mère leur a cruellement manqué. Elle n’a pas pu leur transmettre ses techniques de chasse, ni à se méfier de la concurrence. Deux d’entre eux ont été tués par des léopards. Un troisième est mort de maladie.
Spitfire est donc devenu un guépard ambassadeur, qui vit en sécurité à défaut d’être libre et attire la sympathie du public sur la cause de ses congénères.

Africat Foundation a appris de ces expériences et fait évoluer son action vers la recherche et l’éducation plutôt que vers la réhabilitation. Les conseils aux éléveurs ont permis une évolution des pratiques : clôtures plus efficaces, surveillance du bétail par des chiens, utilisation d’enclos pour la nuit…

Nous avons eu la chance de passer par Africat le jour du nourrissage de leurs 2 lions. Ils ont été recueillis dans le secteur de Kunene il y a une quinzaine d’année. Élevés par des hommes, Il est impossible de leur rendre la liberté.

Ils sont nourris un jour sur deux. Le repas s’observe depuis une cache bien aménagée et très sécurisée, initialement conçue pour l’accueil d’écoliers. On apprécie quand l’un des deux montre de l’agacement !

Voilà qui illustre bien que la priorité doit être de trouver des solutions au conflit homme-animal.