Un désert « humide » ?
Le désert du Namib est le plus vieux désert du monde, 80 millions d’années ! Il s’étend le long de la côte Atlantique sur une largeur d’environ 150 kilomètres, bloqué à l’est par le grand escarpement (1000 mètres d’altitude).
Les paysages du Namib central, aux alentours de Sossuvlei, sont évocateurs de la Namibie, ce sont ces majestueuses dunes de couleur rouge et ocre. Le climat est évidemment chaud et très sec. Il y a peu d’ombre et il peut ne pas pleuvoir pendant plusieurs années. On trouve quelques arbres dans le lit des rivières souterraines.


Plus au nord, dans la région de Kunene, les collines rocheuses s’ensablent plus ou moins comme dans la vallée de Hoanib.



Le Namib est plus rouge dans le Damaraland. Le sol est jonché de cailloux, parsemé de buissons et de brouissalles. La couleur rouge est due à la présence de fer dans les roches.


Le Namib est un désert côtier, aussi qualifié de « fog desert » en anglais, à l’instar du désert d’Atacama (Chili) et de la péninsule de Basse-Californie (Mexique). C’est à Sandwich Harbour que c’est le plus visible, là où les dunes rencontrent l’Atlantique.

Du brouillard ? Nous savons que les eaux froides du courant du Benguela baigne la côte namibienne. Lorsque l’air est réchauffé au-dessus des terres désertiques et qu’il souffle vers l’eau froide de l’océan, il se condense et le brouillard se forme. Le brouillard frais est ensuite poussé à l’intérieur des terres par la brise océanique (jusqu’à 100 kilomètres). Il se forme principalement tôt le matin ou après le coucher du soleil.
La superposition de masses d’air sèches et très chaudes sur l’air marin froid crée une stratification stable de l’air qui empêche le processus de formation de pluie. 92% des précipitations se produisent sous forme de brouillard, indispensable donc à la survie des animaux.
Cet environnement hostile représente un challenge incroyable pour les quelques cinquante espèces qui y vivent – serpents, scorpions, scarabées… mais aussi autruches, oryx, zèbres et springboks.
Toutes ces espèces ont développé des stratégies particulières.
Nous avons déjà évoqué les éléphants du désert qui creusent pour trouver l’eau des rivières.
Les Oryx (Oryx gazella) quant à eux peuvent se priver d’eau pendant plusieurs semaines ! Ils ne dédaignent pas pour autant les points d’eau artificiels entretenus par les lodges.


Ils supportent les températures supérieures à 38° grâce à leur réseau veineux qui permet de rafraîchir le sang avant qu’il n’arrive au cerveau. Ils passent néanmoins les heures chaudes à l’ombre.

Les besoins en eau (3 litres pour 100 kg de poids) sont couverts principalement par l’alimentation. Les oryx, comme les springboks, broutent les herbes du désert, y compris quand elles sont sèches et creusent pour se nourrir de racines et bulbes. Les melons des sables (Acanthosicyos horridus), !naras en langue khoïkhoï, sont une source d’eau appréciable.
Les oryx se nourrissent également aux premières heures du jour, profitant alors de la rosée.
Les autruches sont elles-aussi capables de réguler leur température corporelle.
Elles ont une capacité digestive étonnante. Elles avalent des cailloux pour « moudre » les végétaux et absorber plus facilement les nutriments.

Les Républicains sociaux (Philetairus socius), Social Weaver, construisent des nids communautaires, dont la structure est constituée de multiples chambres. Le nid leur procure de l’ombre et son architecture rafraîchit l’air. La chambre centrale reste chaude et agréable pour passer les nuits froides du Namib.

Les écureuils de terre (Xerus inauris), Cape Ground Squirrel en anglais, sont aussi des bâtisseurs. Ils creusent d’imposants réseaux de galeries, d’une superficie moyenne de 700 mètres carrés avec de 2 à 100 entrées. Ils évitent les zones trop sableuses qui rendraient la construction instable. Ces terriers servent à protéger l’écureuil des températures extrêmes ainsi que des prédateurs.

Les écureuils quittent leur terrier plutôt le matin à la recherche de nourriture (bulbes, fruits, herbes, insectes et graines), en évitant la forte chaleur.
Ils se protègent du soleil brulant en se couvrant la tête et le dos avec leur queue.

Les fourmis du désert (Camponotus detritus), Namib Desert Dune Ant ont de longues jambes (5mm de long). Cette espèce diurne utilise ses longues pattes pour se déplacer au-dessus de la surface, évitant ainsi les températures de contact les plus élevées (jusqu’à 60 °C). La température à 5 mm peut être inférieure de 15 °C à celle de la surface









