Conduire en Namibie
Nous avions fait le choix du Road Trip plutôt que du Fly In pour découvrir le pays de façon plus autonome et parce que nous avions 3 semaines devant nous. En préparant l’itinéraire et la barre des 2000 kilomètres approchant, j’ai tout de même opté pour une fin de séjour en avion.
Le bon véhicule pour visiter la Namibie est assurément le 4×4, plus confortable et plus polyvalent qu’une voiture de ville, avec un gros réservoir d’essence (650 km d’autonomie pour le Fortuner). Même si les routes et pistes principales sont tout à fait praticables avec seulement 2 roues motrices. Choisir une boite automatique facilite aussi la conduite (pas besoin de passer les vitesses avec la main gauche)… et oui, on roule à l’anglaise en Namibie !
Le matériel à prévoir dans la location de voiture : 2 roues de secours qui valent mieux qu’une, une glacière pour avoir de l’eau fraiche en toute circonstance, un GPS (Garmin pour nous), une carte routière. Pas de panique pour s’orienter, il n’y a pas beaucoup de routes et les panneaux indicateurs sont présents à chaque intersection.
Nous avons utilisé une carte SIM locale MTC, de façon à pouvoir prévenir notre loueur de voiture en cas de crevaison (c’est obligatoire). Insérer les numéros d’assistance dans WhatsApp est une précaution supplémentaire.


Conduire à gauche était une première pour nous, un peu stressant au départ. Finalement, il suffit de suivre le flux dans la circulation en ville… sur les pistes, aucun souci. Les namibiens sont tranquilles au volant. Saluer les autres véhicules est une coutume sympathique, on en croise tellement peu que cela vient naturellement.
Le prix de l’essence est plutôt bon marché, autour de 21 NAD le litre soit 1€ !
On ne se sert pas tout seul, demandez « Full tank » au pompiste. Il lavera également les vitres, parfois il a un assistant dont c’est le travail. Il faut donc prévoir des petites coupures pour les pourboires, entre 10 et 20 NAD.
La plupart des stations acceptent les cartes bancaires ou sont équipées de distributeurs de billets. Dans les zones reculées, dans le parc d’Etosha et dans les petites stations du réseau Petrosol, il faut prévoir de payer en liquide.

On lit parfois qu’il faut faire le plein dès que possible, ce n’est pas utile sur un itinéraire classique et peu aventureux comme le nôtre. Nous avons juste veillé à ne pas descendre en dessous du tiers de notre réservoir. Nous avons fait 5 fois le plein pour un budget total d’environ 200€.
Les routes sont nommées selon leur catégorie :
A pour une autoroute à 2 voies, il y en a très peu mais des travaux importants sont en cours entre Windhoek et l’aéroport international, et sur l’axe nord-sud entre la ville minière de Uis et Henties Bay.
B pour les routes principales goudronnées, C pour les pistes principales (parfois goudronnées comme autour de Twyvelfontein). Les pistes secondaires D sont plus étroites et parfois accidentées ou un peu sableuses. Les pistes E et F nécessitent d’avoir un 4×4 et de savoir le conduire sur des terrains difficiles.





La vitesse est limitée pour les touristes à 80 km/h sur les pistes et 100 km/h sur les routes. Pour les locaux, c’est 120 km/h sur une route de type départementale et sur certaines pistes C !
Dans les réserves, on peut rouler à 60km/h. Je trouvais cette vitesse élevée mais les pistes sont excellentes, notamment à Etosha. Les longues distances et les animaux se trouvant aux points d’eau, il n’est pas utile de rouler plus doucement pour en dénicher dans le bush.


À propos d’animaux, en dehors des parcs, on croise surtout des chèvres et des brebis. Parfois des vaches broutent les bords de route.

Nous avons croisé des charrettes tirées par des ânes. Là aussi, il faut faire preuve de civilité, ralentir et passer au large pour éviter de noyer bêtes et hommes de poussière.



Certains panneaux sont tout fait exotiques pour nous !

Les plus importants sont les suivants. Celui qui signale le lit d’une rivière invite le conducteur à ralentir car la déclivité peut être forte, ce serait dommage de planter le nez de sa voiture dans la pente.
De même pour celui qui indique le passage d’une route goudronnée à une piste, le changement brutal de surface à grande vitesse pouvant conduire à une perte d’adhérence.

Allumer ses phares est obligatoire, on comprend bien pourquoi dans les grandes lignes droites, sur des pistes blanches où les véhicules blancs sont peu visibles.
C’est tout aussi pertinent lorsque l’on croise un autre véhicule, car la poussière dégagée réduit la visibilité comme le montre cette courte vidéo sur une piste en travaux. Il est prudent de ralentir évidemment.
Les pistes que nous avons empruntées étaient vraiment bien entretenues. Quand les sols sont sableux, l’entretien nécessite l’emploi d’un substrat plus dur, étalé en couche épaisse puis dammé. Les projections de cailloux sont fréquentes, nous avons eu la chance de ne pas abimer le pare-brise.

Il est conseillé de ne pas se garer n’importe où, surtout en ville, pour des raisons de sécurité. Il est d’usage de confier son véhicule à un « gardien » non officiel et de le gratifier d’un pourboire une fois de retour à sa voiture. Nous l’avons fait à Swakopmund et Walvis Bay.
Ailleurs, on s’arrête au bord de la route et on laisse les portes ouvertes pour prendre une photo ou aller faire pipi 😉

Une spécificité du pays est le passage d’une barrière vétérinaire entre le nord (Kaokoland) et le sud du Pays. Le bétail au nord du pays peut être sujet à des crises de fièvre aphteuse. Le cordon sanitaire permet d’éviter toute contamination vers le sud, qui aurait comme effet désastreux l’arrêt des exports de viande. Il est donc interdit de transporter de la viande crue et du lait non pasteurisé du nord vers le sud. Passer le poste vétérinaire implique de montrer ses papiers d’identité et son permis de conduire, d’ouvrir son coffre et sa glacière pour permettre à l’officier de vérifier qu’il n’y a pas de produit interdit.

Vous avez sans doute remarqué sur mes photos que les routes sont rectilignes, plutôt sympa pour profiter des paysages spectaculaires du Damaraland… et d’un ennui mortel sur Desolation Road, la bien nommée. La piste C35, qui devient une route goudronnée, s’étire sur 125 km sans aucun virage entre Uis et la côte atlantique. Aux alentours…rien à voir. C’est le moment de discuter dans la voiture pour ne pas risquer de s’endormir.



Nous étions au bout de notre route en arrivant au bord de l’océan, l’expérience a été agréable avec un itinéraire prévoyant les longs trajets seulement un jour sur deux.
Aéroport International – Okonjima Reserve : B6 puis B1, 271 km
Okonjima Reserve – Onguma Nature Reserve : B1 puis C38, 357 km – Essence à Otavi
Onguma Nature Reserve – Ongava Game Reserve : C38, 180 km – Essence à Namutoni
Ongava Game Reserve – Grootberg Lodge : C38, puis C40, 330 km – Essence à Outjo
Grootberg Lodge – Sesfontein Lodge : C40 puis C43, 135 km – Essence à Sesfontein
Sesfontein Lodge – Damaraland Camp : C43 puis C39, 180 km
Damaraland Camp – Camp Kipwe : C39 puis D2612, 70 km
Camp Kipwe – Swakopmund : D2612 puis C35 et C34 , 321 km – Essence à Swakopmund
Swakopmund – Walvis Bay Airport : B2 puis C14, 47 km
nices!! Conduire en Namibie