Satpura Tiger Reserve

La réserve de tigres de Satpura s’étend sur 2 200 kilomètres carrés de forêt mixte à feuilles caduques et constitue la plus grande réserve de tigres du Madhya Pradesh.

Kadir, l’un des excellents guides du Bori Safari Lodge, nous explique que Satpura veut dire 7 montagnes en hindi. Cette réserve est beaucoup moins fréquentée que les grands parcs de Bandhavgargh ou Kanha. Nous explorons la zone centrale de Churna lors de nos safaris du matin.

Le Bori Wildlife Sanctuary est inclus dans la réserve de Satpura et compte parmi les plus anciennes zones protégées de l’Inde, depuis la période de l’Inde britannique. Le sanctuaire est la région la plus basse de la réserve et est parsemé de prairies et de forêts, ce qui en fait un habitat idéal pour les grands mammifères comme le sambar, le gaur, le nilgai, le chital et leurs prédateurs comme le tigre, le léopard et le chien sauvage. Nous explorons la zone de Bori (proche du lodge) lors de nos safaris de l’après-midi.

Il y a dix ans encore, plusieurs villages étaient disséminés dans ce secteur, mais grâce aux efforts du département des forêts, un programme de relocalisation volontaire a été mené et près de 40 villages ont été déplacés. Les villageois ont été confortablement relogés et ont reçus des compensations financières. Les sites les plus remarquables de ces anciens villages sont Bori et Churna.

Churna est aussi le camp de base des « working elephants » de la réserve. J’en profite pour détailler les différences principales entre l’éléphant d’Asie et son cousin africain : les oreilles sont plus petites, la tête plus bosselée, la stature moindre et je trouve les pieds plus larges en proportion de la taille. Il ne reste que peu d’individus sauvages dans cette partie de l’Inde. Il faut aller dans les états du nord pour voir des éléphants sauvages, dans le parc de Kaziranga (Assam) par exemple, où il cotoie le rhinocéros unicorne.

Les arbres autour du camp de Churna abritent des écureuils géants de Malabar que l’on peut facilement observer et photographier. Ce sont des équilibristes de haut vol, qui courent et sautent de branches en branches.

Il y a beaucoup de gros herbivores dans les prairies comme dans la forêt, des troupeaux de gaurs, des familles de nilgai.

Le birdwatching est excellent autour des étangs, où l’on trouve des crocodiles mais aussi dans la forêt. Nous mettons à profit les arrêts – pendant que les guides élaborent leur stratégie pour trouver les tigres – pour compléter notre collection.

Le palmarès « tigre » :
24/03 : 6 rencontres, 3 individus dont le gros mâle Tyson (pas de photo, il était trop bien caché), la femelle Jhalei à 4 reprises… En fait, nous l’avons pistée en contournant les zones de forêt qu’elle emprunte pour rejoindre son point d’eau préféré.

… et un jeune sub adulte.

25/03 : 1 rencontre exceptionnelle avec le jeune mâle de 2 ans déjà croisé la veille. Nous avons failli le manquer, nous faisions un arrêt pour échanger avec le guide d’une autre voiture. Nous redémarrons chacun de notre côté quand le tigre apparaît sur la route.

Kadir, fait demi-tour, nous crie de shooter et vient se placer au bon endroit pour observer l’animal se désaltérer pendant près de 10 minutes. Le tigre est très calme, je suis à 4 mètres de lui.

Il tourne le dos et disparait dans le ruisseau asséché… ce sera notre dernier tigre !

26 mars : les chiens sauvages sauvent notre dernier jour, plutôt calme et le seul sans tigre. Un couple se nourrit d’un petit chital, tout est fini en une vingtaine de minutes. C’était intéressant de les observer manger à tour de rôle, celui-qui ne se nourrit pas surveillant les alentours.

Satpura est sans doute mon coup de coeur, avec de beaux paysages, une faune abondante – même si les tigres sont plus difficiles à trouver – et de beaux couchers de soleil.

Tout cela en petit comité, une dizaine de voiture seulement, loin de la foule de Bandhavgargh et Pench (dans une moindre mesure).