De basilique en basilique…

Le programme du jour est dense, aussi ai-je prévu de prendre un ticket de vaporetto à la journée (acheté au distributeur automatique de l’arrêt San Zacharia – 20€). Nous allons faire des sauts de puces le long du grand canal, profitant pour admirer encore une fois les palais.

Direction Piazzale Roma sur la ligne 1, avec un premier arrêt au pont de l’académie, dans le sestière du Dorsoduro.
Nous avons réservé en ligne notre créneau horaire pour visiter la Gallerie dell’Accademia (entrée : 12€). Il n’y pas du tout d’attente à 08:45.
L’académie de peinture est installée depuis1750 dans l’ancienne Scuola Grande di Santa Maria de Carita. Elle devient un musée en 1817. Nous passons une bonne heure à admirer la plus belle collection de peinture vénitienne : Bellini, Carpaccio, Titien, Veronese, le Tintoret…
A la sortie, une longue queue s’est formée à l’ombre du bâtiment.

Nous rejoignons à pied, dans un quartier charmant, la basilique baroque Santa Maria della Salute (entrée libre).

Le Dorsoduro

Elle m’attire irrestiblement depuis notre arrivée et je ne suis pas déçue. Le plan octogonal à double dôme de l’architecte Longhena était révolutionnaire pour le XVII ème siècle. L’extérieur en pierre d’Istrie est orné de 125 statues (bien avant l’oeuvre du Bernin à Rome). Son escalier est juste monumental.


Tout en haut, une statue de la vierge bénit la ville. En fait, la basilique est une église votive. Depuis 1687, les vénitiens y viennent chaque 21 novembre pour remercier la Vierge d’avoir mis fin à une épidémie de peste.
J’ai aimé aussi l’intérieur, ses 6 chapelles autour de l’espace central et le sol en marbre polychrome incroyable.

Nous poussons jusqu’à la pointe de la douane (l’espace de la Fondation Pinault est fermé), pour admirer les vues sur San Marco en face du grand canal et San Giorgio de l’autre côté du bassin. Il y a très peu de monde, parfait pour nous.

Nous reprenons le vaporetto depuis la Salute jusqu’à l’arrêt Ca’Rezzonico, pour un petit saut sur le Campo San Barnaba. Cela ne vous dit rien ? Ce n’est pas la place la plus célèbre de Venise, ni la plus grande église… c’est juste là que se déroule la scène de la découverte de la tombe du chevalier dans Indiana Jones et la dernière Croisade. 😉
C’est un campo tranquille avec son église, ses cafés, et son rio où un maraicher vient vendre fruits et légumes de la « terre ferme » aux vénitiens chaque matin.

Arrêt suivant à San Polo pour la dernière visite de la matinée : la basilique gothique Santa Maria dei Frari (entrée : 3€). C’est la plus grande église de Venise. La façade est en brique, incrustée de marbre.
On peu y voir les tombes de plusieurs doges, celle de Titien et le cénotaphe du sculpteur Canova (il abrite son coeur). Réalisé par ses élèves, l’ensemble est plutôt atypique avec une forme pyramidale, illustrée de figures mythologiques, de symboles tant chrétiens que maçonniques. De quoi démarrer un best-seller !
Le choeur au centre de l’église est tout en bois sculpté et orné de toiles de Bellini et de Titien.

Nous avions noté quelques adresses de petits restaurants fréquentés par les locaux dans le joli quartier du Dorsoduro, mais nous trouvons des portes closes – fermeture, congé… bref, pas de chance. Nous nous replions sur le bar Foscarini, niché au pied du pont de l’académie.

Pont de l’Académie

L’endroit est très touristique, le Spritz excellent et les pizzas juste correctes. Mais la vue est imprenable pour observer la circulation sur le canal où se croisent les vaporetti, gondoles, motoscafi et barges de transport !

Une petite balade à pied nous mène de l’autre côté du Dorsoduro, sur les Zattere. L’occasion d’admirer l’île de la Giudecca en dégustant une glace !

La Giudecca

La chaleur devient intense. Il est temps de prendre un vaporetto, la ligne 2 moins fréquentée que la ligne 1, pour traverser le canal de la Giudecca. Nous sommes moins d’une dizaine à descendre du bateau sur l’île de San Giorgio, la visite va être tranquille.

San Giorgio

La basilique San Giorgio Maggiore est l’oeuvre de l’architecte Palladio (à partir de 1566). Elle est tellement photogénique depuis les Riva dei Schiavoni.
En fait, notre objectif est son campanile. Nous déboursons volontiers les 6€ permettant de prendre l’ascenseur (toujours pas de queue) et de passer un moment tout là-haut. La vue sur la lagune, le lido, les îles et la ville est fantastique.

Nous embarquons une dernière fois sur le vaporetto (toujours la ligne 2) pour une courte traversée vers San Marco. C’est banal mais que c’est beau !

San Marco

Nous rejoignons notre palazzo assez tôt, pour une sieste réparatrice avant d’aller diner.

Ce soir, nous avons choisi un restaurant dans la Ruga Giuffa, que nous parcourons quotidiennement : la Trattoria Pizzeria « Agli Artisti ». Vraiment une bonne adresse. Les serveurs sont adorables et nous jouons à qui baragouine le mieux la langue du voisin. La carte propose aussi bien des pizzas que des spécialités italiennes classiques et vénitiennes. Ce sera classique pour Patrick : bruschetta puis lasagne, vénitien pour moi : carpaccio d’artichauts et champignons, pâte à l’encre de seiche (deuxième spécialité vénitienne validée : un régal). Je n’ai plus de place pour le dessert, le serveur dispose 2 cuillères dans la panna cotta celui de Patrick ! Et pour clôturer ce repas, un limoncello offert avec le sourire.