Levadas na Madeira

Randonner les long des levadas est incontournable à Madère. L’île dispose de 2000 km de canaux d’irrigation, dont la construction a commencé dès le XVIème siècle avec la colonisation. L’objectif est de collecter l’eau abondante sur les pentes nord-ouest de l’île pour la conduire vers le sud plus sec mais où se trouvent les zones agricoles.

Certaines levadas aménagées pour les randonneurs, controlées et entretenues, sont labellisées par le Gouvernement Régional de Madère sous la dénomination PR. Une page informe les visiteurs de fermetures éventuelles et des règles de sécurité, à consulter avant de prendre la route : http://www.visitmadeira.pt/fr-fr/infos-utiles/randonees/informations-aux-randonneurs-et-liste-des-randonnees

Nos choix nous ont conduit à des altitudes comprises entre 800 et 1000 mètres, où règne la laurissilva (laurisylve en français). Cette forêt subtropicale est constituée de lauriers, elle couvre 20% de la surface de Madère. Son caractère primaire (à 90%) et un fort taux d’endémisme ont conduit à son classement au Patrimoine Mondial de l’Humanité en 1999. La laurisylve recouvrait l’Europe il y a 20 millions d’années. A l’exception de Madère, il n’en reste que de petites parcelles sur la Gomera, aux Îles Canaries et aux Açores.

Le sentier des balcons de Ribeiro Frio est notre première expérience sur la levada do Furado, que l’on suit dans la première partie de la ballade. Vous avez sans doute compris au nom du lieu qu’il fait humide et relativement frais.

Cette courte promenade de 2,7 km pour 40 minutes de marche sans dénivelée conduit à un belvédère à la vue époustouflante (880 mètres).

Vers l’amont, c’est la chaine sommitale de l’île qui attire le regard (d’autant que c’était notre destination du matin). De gauche à droite : Pico do Ariero, Pico do Gato (tout mince), Pico das Torres et enfin le Pico Ruivo.

Vers l’aval, le rocher de l’aigle se dresse entre Faial et Porto da Cruz au dessus de l’océan.

Deuxième expérience à Rabaçal, en bordure du plateau de Paul da Serra, qui est l’épicentre de la randonnée dans l’ouest de Madère. On y randonne entre 1000 et 1200 mètres d’altitude. Un grand parking permet de se garer le long de la route ER105 et de rencontrer des vaches !

Je conseille d’arriver vers 9h car la promenade est toujours plus agréable en petit comité. Il n’est pas toujours facile de se croiser sur les levadas. Et ce n’est pas plaisant de devoir attendre son tour quand un groupe se présente.


Nous avons fait le choix de combiner 2 randonnées, 12 km en 3:30.

Ces 2 parcours sont spectaculaires, notamment la cascade do risco qui chute de 100 mètres de haut.

Les ouvrages sur la levada das 25 fontes permettent de découvrir les trésors d’ingénierie déployés pour acheminer l’eau vers les zones de culture. Un eau pure que les truites apprécie !

Et à l’arrivée, les 25 sources !

Nous avons apprécié de pouvoir déjeuner au Rabaçal Nature Spot, au coeur du site forestier.

Pour finir, Calderão Verde fait partie des randonnées les plus fréquentées : 13 km / 3h30 aller-retour.

Après une route très étroite, un grand parking payant vous attend au départ du Parque Florestal de Queimadas, où l’on peut également prendre un café et pique-niquer.

La levada traverse des paysages spectaculaires, forgés par l’eau. Le sentier est large et confortable jusqu’à mi-parcours.

Ensuite, on marche sur la levada qui est sécurisée par une clôture en fil de fer. Le couvert végétal gomme en partie l’effet vertigineux des à-pics allant jusqu’à 100 mètres.

Les 4 tunnels constituent un attrait supplémentaire avant d’arriver à destination, ne pas oublier sa lampe frontale ! À l’arrivée au fond de la vallée, une haute cascade se jette dans un bassin (inaccessible lors de notre passage).

La randonnée sur les levadas, c’est étonnant et parfois aventureux !