Ishasha
Nous poursuivons notre découverte du parc Queen Elizabeth en direction du sud-ouest, vers le secteur d’Ishasha. Le secteur est considéré par beaucoup d’experts comme l’une des régions les plus attrayantes d’Afrique de l’Est en matière d’observation de la vie sauvage.
Le paysage de cette partie du parc est assez différent de celui des autres parties du parc. L’alternance de zones boisés, de bush et de plaines ou plateaux herbeux permet des safaris variés. Cette bande de nature sauvage est étroite (5 km maximum) et toute en longueur, collée à la frontière congolaise.
Pour quitter le camp et y revenir, nous empruntons les Ntungwe tracks, en surplomb de la vallée et de la forêt qui cache la rivière. Le lever de soleil y est très beau.
Depuis le promontoire, on observe ce matin là une (presque) scène de chasse, où les hyènes finiront par renoncer devant le gabarit et le sang-froid de ce cobe Defassa.


Les cobes occupent souvent ce plateau herbeux. Certains jeunes s’entrainent à courir et sauter.


Monsieur l’Éléphant a été tous les jours au rendez-vous. Il monte depuis la rivière pour déguster des branches d’acacias. On voit bien comment il utilise une de ses défenses pour briser la branche d’acacia.
Le circuit nord conduit sur un plateau herbeux jusqu’au bout de la piste, nommé Lake Edward flats. Nous y ferons une belle observation d’interactions entre 3 hyènes. Gabriel connait bien celle qui boite, c’est la matriarche du groupe.



Au moment de notre passage, le point d’eau attire des oiseaux et l’arbre des rapaces.





Nous avons croisé à plusieurs reprises un grand troupeau de buffles accompagnés de catlle egrets.





Ishasha est aussi le secteur où observer les topis. J’adore le physique incroyable de ces antilopes, les plus rapides d’Afrique !
Une interaction intéressante entre le cobe et le topi : les 2 espèces utilisent le même signal d’apaisement, ce coup de tête latéral.

Le coup de sabot de ce topi montre son inconfort à notre présence.

Le secteur au sud est connu pour ses lions grimpants dans les arbres. Ils sont souvent suspendus dans d’immenses figuiers (les points verts sur la carte). C’est un comportement assez inhabituel qui s’observe fréquemment ici, notamment pendant la saison des pluies. Des études réalisées dans le parc Manyara (Tanzanie) ont montré que c’est une réponse culturelle à un stimulus, par exemple la présence de mouches tsé-tsé. Je coupe court au suspens, nous ne les avons pas vus malgré l’acharnement de David.
Gabriel, le responsable du lodge, nous a expliqué que les femelles ayant des lionceaux assez grands, les 3 mâles du secteur sont remontés vers les plaines de Kasenyi à la recherche de femelles fécondes. Peut-être que les lionnes sont plus prudentes en leur absence. Cela faisait 4 jours que personne ne les avaient vues.
Nous avons observé les comportements de reproduction des cobes sur les bien nommés Kob Mating Grounds : approche, coup de patte qui déclenche l’accord de la femelle qui écarte sa queue, saillie.
Ishasha est aussi un paradis pour dénicher des oiseaux de toutes sortes : des grands aigles aux petits bee-eaters, du majestueux Verreaux Eagle-Owl au très coloré Diderick Cuckoo…














3 jours intenses sur un secteur effectivement très riche même sans ses lions !