Aaron’s Adventure Tour
Aaron Legg est propose des excursions en 4×4 aux quelques 12 000 visiteurs annuels. Au programme de notre journée de découverte : des sites naturels et la visite de sites napoléoniens, avec en bonus la visite de la distillerie locale.
Aaron’s Adventure Tour
Nous quittons Jamestown par la route qui conduit vers l’aéroport, avec un premier arrêt pour admirer Heart Shape Cascade au dessus du hameau des Briars. En cette saison, il n’y a pas d’eau mais on devine la forme de coeur.

L’occasion est parfaite pour faire un point sur l’histoire de Napoléon à Sainte-Hélène. Depuis la route, on découvre le pavillon des Briars où l’empereur exilé a passé 2 mois, en attendant l’aménagement de la maison de Longwood. Il a aimé cet endroit et c’est vrai que le cadre est magnifique, à 2 pas de Jamestown.

Nous passons devant Longwood House, la dernière demeure de Napoléon et traversons Deadwood plain. C’est à cet endroit que le camp militaire avait été installé à l’époque de l’exil. Une plaque commémore également la présence d’un camp de prisonniers boers. Cela date de la guerre anglo-boer en Afrique du Sud à la fin du 19ème siècle. Il y a un peu d’élevage bovin sur ce plateau herbeux, peuplé aussi de nombreux lapins.


Notre objectif est le sommet de Flagstaff où Aaron nous propose une courte mais raide ascension. La vue est belle vers Half Tree Hollow, Longwood, l’aéroport et le point culminant de Diana’s peak dans le nuage.
Il est temps d’aller visiter Longwood House, le lieu de résidence de Napoléon et aussi l’endroit où il est mort le 5 mai 1821. Une visite intéressante, la maison contient du mobilier d’époque, des tableaux et quelques bustes, des écrits de la main de l’Empereur. Le joli jardin a été dessiné par Napoléon. La France a acheté la maison en 1857 et nommé un conservateur pour gérer les Domaines français de Sainte-Hélène, qui comprennent le Pavillon des Briars, la maison de Longwood et la tombe.
L’entrée coûte 10£, les visite sont possibles uniquement du lundi au vendredi de 11h à 13h. Les photos ne sont pas autorisées.
Je vous renvoie au site officiel de l’association Saint Helena Napoleonic Heritage.

Nous reprenons le 4×4 qui sera utile pour un arrêt photo à Horse Point, tout au bord de la falaise. Nous sommes juste au dessus de Barn ledge, le spot de snorkeling pour les requins-baleines. Aaron profite de la vue sur Prosperous Bay pour nous raconter le défi de la construction de l’aéroport.
Cette zone est aussi le territoire du Wirebird (Charadius sanctaehelenae), l’oiseau endémique de l’île. C’est un petit pluvier, très territorial, qui niche au sol et se nourrit d’insectes rampants qu’il attrape en courant ! Il y aurait entre 350 et 400 individus.
Un petit mot sur le birdwatching à Sainte-Hélène : il y a 14 espèces d’oiseaux marins et autant d’oiseaux terrestres, dont quelques migrateurs. Il est assez facile d’observer toutes ces espèces en quelques jours.


Nous rejoignons notre lieu de pique-nique, Millenium Forest. Lancé en 2000, d’où son nom, il s’agit d’un projet de reboisement du site de « Great Wood ». Celui-ci a été détruit par les colons qui ont coupé les arbres pour le bois de chauffage et laissé les chèvres brouter les jeunes arbres. Environ 3 000 arbres ont été plantés dans la première phase du projet : de nombreux saints ont payé un arbre à leur nom. En 2012, 35 hectares avait été replantés avec 10 000 arbres (principalement des gommiers). On estime à 55 000 le nombre de plantations nécessaires pour couvrir l’ensemble de la zone, il y a d’ailleurs une pépinière sur place.
Nous faisons la courte promenade dans Sane Valley et la tombe (vide) de Napoléon Bonaparte. Il aurait choisi lui même ce lieu paisible où il avait l’habitude de venir à cheval. Pour les nuls en histoire, le roi Louis-Philippe demande en 1840 le retour de la dépouille en France. Il repose désormais sous le dôme des Invalides à Paris, conformément à ses dernières volontés.
Cet après-midi sera consacré à la côte sud de l’île, nommée Sandy Bay. Les routes sont étroites, parfois vertigineuses mais les paysages valent le détour. La végétation change énormément avec l’altitude. On trouve un peu d’élevage et c’est ici que pousse le café de Sainte-Hélène.
La route se transforme en piste pour rejoindre la jolie plage de sable noir de Sandy Bay Beach. La présence des canons s’explique par la possibilité d’accoster et l’utilisation de la plage par des contrebandiers désireux d’éviter le paiement des taxes à James Bay.
Nous avons rendez-vous à la St Helena Distillery pour une visite, suivie d’une dégustation. Paul nous explique le fonctionnement de son alambic, acheté en Allemagne. Il produit du rhum, blanc et vieux. La canne à sucre est importée car l’île en produit très peu. La recette de son gin est un secret mais il utilise du genièvre et des plantes locales. Son Limoncello est un peu sec à mon goût, mais j’ai adoré (et acheté 10£ la bouteille de 20cl) sa liqueur de café, baptisé Midnight Mist.

Le soleil se couche doucement sur l’océan quand nous arrivons devant Plantation House. Visiblement, il y a une réception dans la résidence officielle du gouverneur de l’île. Pour la petite histoire, le gouverneur est nommé par le roi et un seul local l’a été.
Plantation House est aussi le lieu de vie de Jonathan, le plus vieil animal vivant. Jonathan est une tortue géante des Seychelles, arrivé sur l’île en 1882. Il était alors déjà adulte, une estimation réalisé en 2020 lui donnait 189 ans !



Nous avons passé une belle journée avec Aaron, qui a répondu à toutes nos questions sur le mode de vie, l’économie et l’histoire de Sainte-Hélène. Ce garçon est attaché à son île mais porte un regard lucide sur ses faiblesses : manque de stratégie économique, politique énergétique pas assez ambitieuse.
Il pointe la mentalité de la population qui du mal à envisager les changements et à entreprendre. Cela s’explique au regard de l’histoire. Depuis l’époque de l’East India Company jusqu’à nos jours, les autorités ont toujours pris les décisions et fourni le nécessaire aux habitants.
D’un autre côté, Aaron a conscience de vivre dans une sorte de paradis, sans stress ni foule et où la communauté est unie. Je partage assez ce point de vue et franchement, je passerais bien quelques mois à Sainte-Hélène !
