Take a walk on the wild side
Plains Camp @ Rhino Walking Safaris est un bush camp intimiste, où l’on a le privilège d’explorer à pied une concession privée de 12 000 hectares, dans le territoire des « Big 5 ». La concession partage une frontière non clôturée de 15 km avec les réserves de Mala Mala et Sabi Sands. Une faune abondante se déplace librement.

Parlons rapidement du bush camp, composé de 4 tentes avec salle de bains privative, installées à l’ombre d’un massif de Knobthorn et rafraîchies par des ventilateurs de plafond.
Toutes les tentes ont une vue directe sur la plaine de Timbetene et sa citerne qui attire les éléphants. Le camp est d’ailleurs sécurisé par une legère clôture électrique, qui le protège des éléphants et des buffles uniquement.


La salle à manger et le salon (très confortable) sont ouverts sur la plaine. La décoration se compose d’objets anciens, conservés par les propriétaires du lodge.
La mi-journée est consacrée à la détente au bord de la piscine, tout en gardant un œil sur le gibier dans les plaines et les oiseaux alentours. L’eau est délicieusement fraiche !
Pour les amateurs de safaris à pied, le Plains Camp est l’endroit idéal. De nombreux camps proposent des promenades dans la brousse, en général d’une durée maximale d’une heure. Ici, les safaris à pied durent jusqu’à 3 heures, sur des itinéraires qui ne sont pas prévus à l’avance.
La randonnée est menée par deux rangers diplômés et très expérimentés. Daryl est le guide de tête, Orance le seconde et transporte des en-cas pour une pause à mi-chemin. Ils sont armés et doivent valider chaque année leur capacité à tirer !
De notre côté, nous portons 2 litres d’eau dans un sac fourni par le lodge.

Le briefing est fait sérieusement, il y a des règles à suivre à la lettre pour être en sécurité :
marcher en file indienne,
ne pas parler,
ne jamais courir,
obéir aux ordres sans discuter.
Darryl nous explique en particulier pourquoi il est important de faire silence, pour le laisser écouter les bruits et anticiper la présence d’un animal. « On marche sans parler – On parle sans marcher » est son mantra. Il suffit de siffler pour arrêter le groupe et refaire son lacet, boire un coup, poser une question ou montrer une bestiole.
Pour notre première sortie, l’après-midi de notre arrivée, Daryl nous propose d’approcher un petit groupe de 3 buffles. Les conditions sont favorables, soleil dans le dos et vent de face. Les buffles ne peuvent ni nous voir, ni nous sentir. Nous avons arrêter notre progression à 40 mètres de l’animal. C’est la distance minimale pour un animal aussi agressif. Notre « formation » s’achève, nous sommes prêts pour les 2 marches manitales qui suivront (9 et 12 km).
Pour vous donner une idée du ressenti : la première photo sans zoomer, la seconde au zoom, parce que je voulais voir le buffle !


L’aventure peut commencer au petit matin avec une jolie brume ! Nos guides marchent en tête de façon à pouvoir s’interposer en cas d’urgence. Nous traversons des rivières et des terrains bourbeux, le pantalon et les manches longues ne sont pas une option mais une nécessité.
Nous avons eu l’occasion de vivre une expérience intense quand nous sommes tombés à l’improviste sur un buffle. Daryl et Orance ont chargé leurs fusils et se sont mis à hurler « Voetsek ». C’est un mot en afrikaans qui veut dire « fous le camp », le cri du coeur en la circonstance ! Pour les linguistes, quelques infos sur l’étymologie de ce terme 😉
Daryl nous a indiqué de suivre Orance, qui nous a mis en sécurité derrrière un arbre. Nous nous sommes éloignés calmement sous sa conduite, pendant que Daryl maintenait le buffle en joue. Le buffle est le petit point noir sous l’arbre, à droite sur la photo.
Il était à 30 mètres à ce moment là, mais un buffle charge à une vitesse de 50 km/h.

Cela a donné lieu à un débriefing : Daryl a expliqué que l’intention du buffle est toujours de charger. Le ranger a 3 secondes pour le faire changer d’avis et 3 cartouches engagées pour l’abattre s’il charge !
Si l’on omet ce genre d’aventure qui n’est évidemment pas recherchée, un safari à pied est très différent d’un game drive et peut être frustrant. On voit les animaux de beaucoup plus loin, les herbivores fuyant assez rapidement à notre approche.
Pour profiter de la balade, il faut s’intéresser aux petites bêtes (enfin, les araignées sont plutôt énormes), aux plantes et aux oiseaux.
Suivre la piste d’un buffle ou d’un hippopotame est intéressant. Les rangers montrent les traces, expliquent les marquages territoriaux, décryptent les passages etc. Mais quand le bush se fait plus épais, il faut abandonner car la rencontre serait dangereuse. J’ai apprécié l’expérience mais avec le sentiment de prendre des risques pour finalement peu de choses. Daryl nous conseille de revenir en hiver, quand la végétation sèche laisse voir les animaux plus facilement et qu’ils se regroupent autour des points d’eau.

Au retour, il reste à mettre chaussettes et chaussures à sécher… ou à oter les piquants 🙂


Après la courte promenade de l’après-midi, nous rejoignons la voiture pour traquer les créatures nocturnes. Ce soir là, sur Maroela Loop, nous avons retrouvé une connaissance. Ce n’est certes pas la première fois que j’entends un lion hurler, mais cela me fait toujours une forte impression.
Et après le dîner, c’est le moment des histoires de brousse au coin du feu !
