Opération Bobcat
Notre excursion avec Moana, de Tupuna Safaris me donne l’occasion de parler un peu de l’histoire récente de Bora Bora. Moana nous attend sur l’île principale pour une visite de 3 heures sur la route qui fait le tour de l’ile et surtout dans les hauteurs, par des pistes accessibles uniquement avec un véhicule 4×4.
Revenons à l’histoire ! Après l’attaque de Pearl Harbour par les forces japonaises en 1941, les USA décident d’installer une base en Polynésie Française. Leur choix se porte sur Bora Bora, peuplée alors de 1500 habitants et très isolée. L’expédition, nom de code Bobcat, comprend 4 vaisseaux, 2 sous-marins, 2 hydravions et 4000 hommes. En 4 ans de présence, les américains vont construire une piste d’atterrissage (la toute première en Polynésie Française), la route principale, des pistes sur les hauteurs pour y installer des canons. Ils creusent aussi l’unique passe de l’île, ce qui permet aujourd’hui l’entrée des paquebots de croisière.
Nous découvrons sur les hauteurs du village de Vaitape ces canons américains et de magnifiques points de vue sur le lagon. Les canons datent de la première guerre mondiale et n’ont pas eu à tirer à Bora Bora, qui est restée une base arrière. Notre guide nous explique qu’à la fin de la guerre, certains soldats sont revenus chercher femme et enfant, d’autres se sont installés.
Faire le tour de l’île permet de se rendre compte de la vie des polynésiens. Aujourd’hui, la population est d’environ 12 000 habitants (dont 70% des actifs qui vivent directement du tourisme).
Les maisons sont construites en bord de route, avec accès lagon ou côté montagne. Quand la bande côtière s’élargie, elles grimpent à flanc de colline. Elles sont simples pour la plupart, le maire impose une hauteur maximale d’un étage.
Les jardins servent de garde-manger – bananes, mangues, pamplemousse etc.
Presque partout, il y a une pirogue ou un bateau dans le jardin. Ici, on circule autant sur l’eau que sur la route. D’ailleurs, il y a une station-service à bateau, côté lagon.
Moana nous décrit une vie associative et sportive riche, comme partout en Polynésie, la pirogue est le sport numéro 1.
Moana nous arrête à la belle plage de Matira, puis dans le bourg tranquille de Vaitape, qui est le coeur de l’île pour se ravitailler, aller chez l’un des 5 médecins ou des 2 dentistes, faire du shopping.
La piste la plus raide nous mène le long d’une crête jusqu’à un point de vue qui donne sur les 2 côtés de Bora Bora, permettant d’appréhender la structure du lagon.
Nous terminons par une visite à Manu, un artiste peintre qui vit dans un beau jardin au pied du mont Otemanu. Le monde étant petit, nous nous découvrons des points communs : son frère, ancien légionnaire, vit à Calvi ! Il nous montre son travail, nous parlons de tout et de rien et je repars avec un paréo, nous sans avoir gouté de délicieux pamplemousses. Ce qui ressemble à une halte touristique à vocation commerciale devient un très bon moment car les polynésiens restent des gens authentiques, curieux des visiteurs et accueillants.
De retour sur le motu, la fin de journée s’étire dans la douce lumière du soleil couchant.