Faial, l’île bleue ?

Faial fait partie du groupe central et constitue, avec São Jorge et Pico, les « îles du triangle ». Faial est une petite île (173,1 km2) plutôt peuplée puisque c’est la troisième île de l’archipel avec 14 994 habitants.

Elle est surnommée l’île bleue en raison des hortensias qui fleurissent de fin mai à fin août. Les portugais ont introduit les hortensias depuis l’Asie. Le climat leur convient et les hortensias des Açores sont de grande taille. Elles bordent les routes, comme celle qui conduit à la caldeira et servent même de clôture entre les champs !

Comme nous restons seulement deux jours et demi à Faial, nous avons choisi de ne pas louer de voiture mais de faire une excursion d’une journée complète avec Leandro, un guide de la compagnie Azores Experiences. Les thèmes de cette journée : activité sismique et volcanisme.

Notre véhicule pour cette journée, un Defender, qui nous permettra de prendre quelques pistes.

La journée démarre par les 2 très beaux points de vue sur Horta, Monte da Guia et le Miradouro de Nossa Senhora da Conceição.

On a aussi depuis Monte da Guia une vue sur Morro do Castello Branco (vers l’aéroport).

Nous faisons un bref arrêt à Praia Do Almoxarife, la très belle plage de sable volcanique de l’île.

En bonus Pico !

Nous rejoignons le phare de Ribeirinha, détruit en grande partie par un tremblement de terre le 9 juillet 1998, tout comme l’église du village.

Prochain arrêt dans la réserve naturelle de Caldeira, au sommet de Faial. Le point le plus élevé de l’île, à 1043 m d’altitude, est situé à Cabeço Gordo. La caldeira est un cône volcanique de 2 km de diamètre et de 400 mètres de profondeur. Classée comme réserve naturelle, elle abrite une flore endémique.
Le temps s’est couvert et je suis un peu déçue de ne pouvoir faire la photo de Pico. Je vous renvoie aussi à l’article Rando PRC04 FAI pour de meilleures photos de la caldeira.

Pour déjeuner, nous profitons du buffet local de Campo dos Sabores, le restaurant du Pitch & putt golf ! L’endroit est bucolique, avec une jolie vue.

C’est reparti avec un arrêt au Miradouro da Ribeira das Cabras, pour découvrir le Fajã de Praia do Norte. Le Fajã résulte d’éboulis au pied d’une falaise côtière, causés ici par une coulée de lave. La bande de terre plate est évidemment fertile.

Nous descendons jusqu’au petit hameau tranquille, au pied de la falaise et au bord de la plage.

L’arrêt suivant est Capelinhos, le dernier né des volcans de l’archipel, entré en éruption en 1957. Le paysage est lunaire ! Le volcan a englouti un village de baleiniers et rendu le phare complètement inutile. Il a été à moitié enterré par la dernière éruption.

Nous visitons le centre d’interprétation situé en souterrain, y compris une partie du phare. Elle est très intéressante, car l’éruption est l’une des mieux documentées au niveau mondial : films et photos d’époque rendent l’événement particulièrement vivant. Les aspects sociaux sont également évoqués, notamment l’imigration aux Etats-Unis facilité par le Azorean Refugee Act. Le projet de loi, porté par les sénateurs John Kennedy du Massachusetts et John Pastore du Rhode Island, fut adopté en 1958, autorisant des visas hors quota pour les citoyens portugais déplacés.

Une reconstitution de l’éruption en 3D permet de comprendre son déroulement entre septembre 1957 et octobre 1958. Une éruption sous-marine commence à 1 mile de la côte en 1957. Elle se poursuit treize mois durant, avec une seconde phase explosive (production de bombes volcaniques) et une dernière phase effusive (coulée de lave fluide).

Ces phases ont conduit à la formation d’une péninsule, ajoutant 2,5 km2 à l’île. Le Capelinhos est un cône de type surtseyen composé de tufs et de scories basaltiques.

Leandro nous conduit pour finir tout en haut du phare, d’où la vue est géniale sur le volcan et l’océan.

Cette visite a vraiment été le highlight de cette belle journée à Faial.
Quant à la couleur, c’est le vert qui domine, comme dans toutes les îles (même à Pico, l’île noire).
Je salue néanmoins le coup marketing des autorités touristiques açoriennes 😉